Comparaison entre forêts aléatoires et gradient boosting
Les forêts aléatoires et le gradient boosting paraissent très similaires au premier abord: il s’agit de deux approches ensemblistes, qui construisent des modèles très prédictifs performants en combinant un grand nombre d’arbres de décision. Mais en réalité, ces deux approches présentent plusieurs différences fondamentales:
Les deux approches reposent sur des fondements théoriques différents: la loi des grands nombres pour les forêts aléatoires, la théorie de l’apprentissage statistique pour le boosting.
Les arbres n’ont pas le même statut dans les deux approches. Dans une forêt aléatoire, les arbres sont entraînés indépendamment les uns des autres et constituent chacun un modèle à part entière, qui peut être utilisé, représenté et interprété isolément. Dans un modèle de boosting, les arbres sont entraînés séquentiellement, ce qui implique que chaque arbre n’a pas de sens indépendamment de l’ensemble des arbres qui l’ont précédé dans l’entraînement. Par ailleurs, les arbres d’une forêt aléatoire sont relativement complexes et profonds (car ce sont des modèles à part entière), alors que dans le boosting les arbres sont plus souvent simples et peu profonds.
Les points d’attention lors de l’entraînement des algorithmes sont différents: l’enjeu principal de l’entraînement d’une forêt aléatoire est trouver le bon arbitrage entre puissance prédictive des arbres et corrélation entre arbres, tandis que l’entraînement d’un algorithme de gradient boosting porte davantage sur la lutte contre le surapprentissage.
Complexité d’usage: les forêts aléatoires s’avèrent plus faciles à prendre en main que le gradient boosting, car elles comprennent moins d’hyperparamètres dont l’optimisation est moins complexe.
Conditions d’utilisation: il est possible d’évaluer la qualité d’une forêt aléatoire en utilisant les données sur lesquelles elle a été entraînée grâce à l’approche out-of-bag, alors que c’est impossible avec le gradient boosting, pour lequel il faut impérativement conserver un ensemble de test. Cette différence peut sembler purement technique en apparence, mais elle s’avère importante en pratique dans de nombreuses situations, par exemple lorsque les données disponibles sont de taille restreinte ou lorsque les ressources informatiques disponibles ne sont pas suffisantes pour mener un exercice de validation croisée.
Quelle approche choisir?
Le point de départ recommandé est de commencer par entraîner une forêt aléatoire avec les hyperparamètres par défaut.